La pratique du cookie wall va consister, pour un site internet, a restreindre l’accès à son contenu si l’internaute ne consent pas à accepter le dépôt de cookie de tracking publicitaire sur son terminal.
Légitimité?
La question sur la légitimité du cookie wall n’a pas été tranché. Si, au départ, la CNIL a interdit cette pratique, le conseil d’état n’a pas validé cette partie de la décision de la CNIL. Aussi, aujourd’hui, certains sites profitent de ce flou juridique pour instaurer le cookie wall. Citons en exemple le site de cinéma bien connu: Allociné. Depuis le 1er avril 2021, l’accès au contenu du site est soumis à une des 2 conditions :
- Accepter le dépôt de cookies publicitaires
- Payer 2€ par mois pour ne pas avoir de dépôt de cookies mais avec toujours la présence de publicité (non ciblée en contre-partie)
Difficile de dire si cela est légal. Cependant, il sera très intéressant de voir quels seront les comportements des internautes face à ce dilemme. Les réseaux sociaux sont majoritairement contre. Côté diffuseur, il est clair que le business model a prit un sérieux coup de par le fait que le tracking publicitaire leur permettait de générer des revenus importants, revenus utilisés pour payer leurs hébergements mais aussi leurs salariés. D’un autre côté, le blocage de ces sites est un coup de pied important dans les principes de neutralité du Net, principes largement admis par les sites internet fondateurs et expliqué par Tim Wu comme étant de garantir l’égalité de traitement et d’acheminement de tous les flux d’information sur internet, quel que soit leur émetteur ou leur destinataire.
Et après?
Difficile la aussi de prédire l’avenir mais je ne suis pas certain que beaucoup d’internautes paient 2 euros pour ne pas avoir de cookies. Soit, ils accepteront dans un premier temps si le contenu du site leur convient, sinon ils iront surfer sur des sites alternatifs sans cette problématique.
La CNIL et les autres régulateurs européennes de la protection des données pourraient également légiférer sur ce sujet sensibles.
Il convient également de noter que le cookie wall est aujourd’hui déployé sur des sites dont la base légale ne reposent pas sur l’exécution d’un contrat. Il pourrait être très problématique si la pratique du cookie wall apparaissait sur le site internet de votre banque, assureur ou de services publics.